Les médias et le monde du web

Il y a quelques semaines j’ai écrit ce texte que je voulais adresser aux médias écrits, mais amener un débat à un autre niveau et faire publier ce texte d’opinions sur le monde des médias traditionnels versus les nouveaux médias et nouveaux métiers associés à ces nouveaux médiums de diffusion et de communications. Avec 68 employés qui ont perdu leur emploi associé aux titans des médias traditionnels, j’ai décidé de vous partager finalement ce texte via mon site web personnel. Va te chercher un café ou du vin, car j’en ai long à dire.

Je vais commencer par une leçon d’histoire des médias traditionnels au Québec. 

Depuis les années 1800 que le Québec a des journaux quotidiens. Et fait intéressant, quelques-uns des premiers journaux… ont été créés par un Brousseau… Léger Brousseau :  Le Courrier du Canada et le Journal des campagnes. Je ne veux pas laisser entendre que j’étais peut-être prédestinée à un métier dans les communications et marketing… mais le hasard est assez étrange.

Continuons la leçon d’histoire…

En 1936, Radio-Canada est le premier diffuseur d’émission radiophonique au Canada. Bien que la radiophonie soit arrivée dans les années 20, on peut dire que ça a débuté, mais le nom Radio-Canada est apparu en 1936.

Faites-le calcul, l’an prochain, la radio fêtera ses 100 ans au Canada.

En 1954 les premières réel émission de télévision apparaissent avec Radio-Canada. Les gens se vêtissaient de leur habit du dimanche ou comme dirait ma grand-mère s’endimanchaient, car on croyait que la personne de l’autre côté de la vitre les voyait. Cette année on fête 65 ans de télévision.

En 1994, les premiers services Internet et cellulaire commencent à faire leur apparition dans les maisons. Pouvez-vous vous imaginez que ça fait 25 ans.

Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’il y a 100 ans, les journaux ont eu peur de la radio. Il y a 65 ans, la radio a eu peur de la télé. Et aujourd’hui, on a peur de Youtube, Instagram, les blogues et autres zones d’influences.

Pourquoi présentement nous avons peur des créateurs de contenu web (aussi renommé influenceurs) et du marketing web en sachant que ça serait la bonne chose d’investir dans ces nouveaux mode de communication? Pourquoi les médias traditionnels crachent du venin constamment sur les créateurs de contenu non associé à leur plateforme? La réponse va peut-être vous surprendre, parce que nous sommes en train de vivre une première révolution des médias en presque 65 ans et voici comment ça se passe.

La tribune donnée à tous

Présentement, il y a un problème avec les créateurs de contenu web. Tous et chacun pensent et peuvent devenir un créateur de contenu web. Un compte médias sociaux c’est gratuit, ça prend peu ou pas d’équipements. Du wifi, du café, un nom de domaine 20$ par années, installation de wordpress… pis tu peux même créer du contenu à partir de ton téléphone qui fait la caméra et sur les médias sociaux.  Donc les gens s’imaginent que c’est hyper facile, tout le monde s’improvise et s’autoproclame influenceur parce qu’ils ont une tribune, par contre la plupart ne deviendra jamais un véritable créateur de contenu.

Plusieurs vont se lancer dans la facilité  mais quand viendra le temps de faire autre chose ils vont se tirer une balle dans le pied parce que leur audience va être bâti sur ce qu’il faisait à la base. Pour l’avoir vécu parler de ma vie d’entrepreneur intéresse moins de gens que lorsque je parle de mon rouge à lèvres ou que je fais une visite au Zoo de Granby en famille. Pas que je n’aime pas créer du contenu lifestyle famille, mais j’ai d’autres intérêts. La vie ne se résume pas qu’à mon blog Lifestyle OU ma vie d’entrepreneur, c’est plus large que ça. Je suis la maman de Daphné, la conjointe de Simon, j’aime la série Handmaid’s Tale, mais j’aime aussi la série Jane The Virgin. J’adore lire, mais j’aime aussi écouter un bon film. La vie c’est pas noir et blanc avec des cases, c’est plutôt des Zones super grises et l’être humain est plus complexe que d’être mis dans une case. Je ne peux pas résumer ma vie À UN SEUL ASPECT. Ils s’entrecroisent tous. J’ai débuté mon blog etreradieuse.com en 2010 qui était 100% beauté à l’époque. Aujourd’hui, j’y parle de mes découvertes lifestyle, famille, foodies, vino et même de ma vie d’entrepreneur. Je trouve que ça apporte plus aux gens lorsque je parle de mes autres intérêts.


Ce qu’on blâme aussi d’Internet, c’est qu’il y a beaucoup de contenu vide. Quand ça fait 10 Youtubeurs québécois qui reprennent le challenge de l’heure, en ce moment c’est on va manger ce que l’autre personne a commandé devant eux juste avant. À un moment donné, soyons un peu plus originaux. Ça pogne pour les adolescents, mais les adultes au Québec trouvent peu de contenu adressé à une audience plus culturelle, mature ou entrepreneuriale. J’essaie de mettre du contenu intéressant à balancer entre le lifestyle, la vie d’entrepreneur à chaque semaine sur ma chaîne Youtube, mais c’est beau si j’ai 100 vues. 

Avec le temps, un peu comme ce qui se fait en France et aux Etats-Unis, le Québec aura aussi du contenu plus culturel, plus niché et moins de trucs vides. Si des adultes créerait contenu plus recherchés qui partagent du contenu riche en savoir comme le fait Laurent Turcot avec sa chaîne l’histoire nous le diras qui démocratise en quelque sorte l’histoire en la rendant accessible, ou le savoir culinaire de Manon Lapierre,  la petite bette, je peux vous garantir que la scène Youtube québécoise commencerait à être plus diversifiée que du contenu s’adressant uniquement à des jeunes.

Prenez votre place, c’est pas juste pour les jeunes.

La transformation et la migration des médias

Les médias sont en train de se transformer et de migrer vers le web.

La radio parlé devient un podcast. 

Les journaux et magazines deviennent des blogues et des site web médiatique

La télévision devient des vlogues, du stream, websérie et Plateforme style Netflix.

Radio-Canada à la fin 2009 et début 2010 a su s’adapter avant tout le monde en créant tou.tv

Même le bulletin de nouvelles de Radio-Canada est en live Facebook et certains segments sont partagés sur les médias sociaux dont Youtube.

Guy A Lepage chialait récemment sur les influenceurs et Internet, j’écouterais bien plus Tout le monde en parle s’il était sur Internet et YouTube. En France des émissions similaires ont leur chaîne Youtube Officiel.

Depuis 2017, le CRTC a émis également quelques règlements et lois au sujet du marketing en ligne au Canada.

Créateurs de contenu web vs influenceurs

Il faut arrêter de combattre ce changement, s’adapter et transformer des postes au goût du jour.

Influenceurs? Un influenceur est quelqu’un qui a de l’influence. Ce n’est pas obligé d’être un instagrammeur ou une instagrammeuse sexy. Un politicien a de l’influence, un musicien a de l’influence, un humoriste a de l’influence, un entrepreneur a de l’influence, tes parents ont de l’influence, etc. Le terme est selon moi à réviser, car avoir de l’influence tout le monde en a sur tout le monde. Des fois je vois du monde qui ont plus de likes que Moi Sur une publication vide de contenu et ça me fâche et il y a d’autres personnes qui eux travaillent fort et son inspirants. C’est pour ça que l’on devrait valoriser le contenu du créateur de contenu plutôt que le nombre d’abonnés. J’ai vu récemment un chef hyper connu avec le double de statistiques d’une amie et son taux d’engagement est de 0,5% en moyenne… mon amie on approche du 10%.

Si certains créateurs de contenu ont parfois de meilleures statistiques que des émissions de télévision, c’est parce qu’ils offrent quelque chose qui se rapproche de ce que les gens raffolent depuis le début des années 2000, la télé réalité.

Ils nous font vivre des tranches de vies sans censure ni scrupule, que ce soit la mère qui montre ses enfants en couche et qui a un real talk entre moms dans ses story instagram et qui te donne l’impression d’être ta meilleure amie avec qui tu irais prendre un café ou encore le petit couple vraiment cute dont la femme est hyper germaine en qui tu te reconnais. Et pour d’autres ce sera l’inspiration qu’ils apportent à des jeunes qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle. D’autres vous accompagneront dans vos futures recettes comme une émission de cuisine.

La différence entre ça et là télévision, les gens semblent plus accessibles, ce sont des monsieur et madame tout le monde et ils sont en train de démocratiser le vedettariat, qui, jusqu’à maintenant était accordé qu’à un certain groupe.

Un matin cette semaine, j’étais couchée avec mon conjoint Simon et on se disait que Elvis avait dû en faire vendre des souliers en Suède bleu avec la chanson Blue Suede Shoes et des Cadillac rose avec sa mythique Cadillac Rose. Après recherche, il y a un livre publié en 2016, que je ne manquerai pas de lire qui se nomme Zoo Suit to jumpsuit expliquant l’influence dElvis sur la mode.

Nous vivons une crisette après le fameux scandale de PO Beaudoin

PO Beaudoin a l’air d’un gars super sympathique, mais il m’a fait mal. Je comprends qu’il est humain, qu’il a fait des erreurs. Je n’ai pas des dizaines de milliers d’abonnés comme lui mais suite à l’histoire du taxi qui a été super médiatisé, justement à cause de ses milliers d’abonnés, dans la semaine, j’ai perdu 3 contrats et dans le courriel que j’ai reçu à chaque fois il y avait une formulation similaire: “Suite aux récents événements dans les médias avec un influenceur, nous préférons mettre sur pause nos partenariats avec des influenceurs.” 

Les médias en ont profité. On met tous les influenceurs et créateurs de contenu dans le même bâteau. Suite au scandale de Eric Salvail, c’est étrange on n’a pas mis les freins sur tous les animateurs télé et radio. 

Cette semaine je fais affaire avec une marque majeure et au lieu de me faire confiance à 100% comme avant entre 2013 et 2017 (2018 ça été une très mauvaise année), je dois rapporter des stats, donner des copies écrans au deux jours. Ça me rajoute du travail parce qu’avant j’envoyais un rapport à la fin de la campagne, mais si c’est pour leur prouver que mon audience est réellement intéressée et m’ouvrir une porte pour un contrat parce que mon audience est mieux cibler qu’un autre influenceur pour ce type de produit ou service, je vais le faire. 



Refus Global 2.0



Le 9 août 1948, Le Refus Global a été un manifeste de changement et aujourd’hui, je crois qu’il serait bien qu’on en refasse un. Si vous n’avez jamais lu ce manifeste, je vous invite à le faire en cliquant ici. Dire que c’est disponible aujourd’hui sur Wikisource, dans mon temps j’ai acheté le livre.

Ce manifeste a marqué la culture et a permis de rejeter des croyances. On y dénonçait également  la peur, car ici au Québec, ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on a peur du changement et de la différence.  Je cite:

“Le règne de la peur multiforme est terminé.

Dans le fol espoir d’en effacer le souvenir je les énumère:

peur des préjugés — peur de l’opinion publique — des persécutions — de la réprobation générale

peur d’être seul sans Dieu et la société qui isole très infailliblement

peur de soi — de son frère — de la pauvreté

peur de l’ordre établi — de la ridicule justice

peur des relations neuves

peur du surrationnel

peur des nécessités

peur des écluses grandes ouvertes sur la foi en l’homme — en la société future

peur de toutes les formes susceptibles de déclencher un amour transformant

peur bleue — peur rouge — peur blanche : maillon de notre chaîne.

Du règne de la peur sous trayante nous passons à celui de l’angoisse.

Il aurait fallu être d’airain pour rester indifférents à la douleur des partis-pris de gaieté feinte, des réflexes psychologiques des plus cruelles extravagances : maillot de cellophane du poignant désespoir présent (comment ne pas crier à la lecture de la nouvelle de cette horrible collection d’abat-jour faits de tatouages prélevés sur de malheureux captifs à la demande d’une femme élégante; ne pas gémir à l’énoncé interminable des supplices des camps de concentration; ne pas avoir froid aux os à la description des cachots espagnols, des représailles injustifiables, des vengeances à froid). Comment ne pas frémir devant la cruelle lucidité de la science.

À ce règne de l’angoisse toute puissante succède celui de la nausée.

Nous avons été écœurés devant l’apparente inaptitude de l’homme à corriger les maux. Devant l’inutilité de nos efforts, devant la vanité de nos espoirs passés.”

Ça a été écrit en 1948 et je trouve que ce texte est encore d’actualité. Ce sont 15 artistes qui en avaient marre qui ont signé ce texte. Ce texte est littéralement une charge puissante contre la société québécoise alors embourbée dans l’immobilisme. En 2019, contrairement aux États-Unis et l’Europe, nous vivons encore une fois de l’immobilisme envers le web.

Les avantages de travailler avec un créateur de contenu web versus un médias traditionnel

Je vais vous confier un secret, je suis comme un super héros avec deux identités. Du lundi au vendredi entre 9h30 et 17h30, j’aide des entreprises avec leur Marketing web avec #Neomedias, mon agence Marketing web et les soirs et weekend, je gère mon blog personnel lifestyle famille que je gère depuis 9 ans ainsi que d’autres médias en ligne. Je vois les deux côtés de la médaille.

Bien exécuté et ciblé, les campagnes de marketing avec des créateurs de contenu web peuvent être réellement profitables sur le long terme. Il faut le voir un peu comme un panneau publicitaire sur le bord du pont Jacques-Cartier ou de l’autoroute. Tu sais qu’il y a du trafic qui vont le voir, mais tu peux pas nécessairement prouver que cela été rentable, ni la publication dans un magazine papier. Ce qui est plaisant avec le web c’est qu’on peut faire des test a/b et avoir du data et des rapports. Des chiffres et des statistiques bien précis et même jusqu’à des habitudes de consommation. Le data et l’intelligence artificielle créé par des algorithmes bien précis permettent de bien cibler une audience et ce même similaire à ton compétiteurs.

Google Ads  et Facebook Ads t’en donnent un peu, le marketing d’influenceurs t’ouvre un univers et un univers vraiment bien précis.

Autrefois on appelait le beau-frère pour un service ou un produit X, aujourd’hui Google, Facebook, Pinterest et Instagram sont devenu la référence en matière d’avis. Il y a plus de recherches Google avec son téléphone mobile lorsqu’on veut un renseignement de façon rapide. 

Pourquoi ne pas penser à une campagne multimédias?

Pour terminer, si j’ai une suggestion en ce moment, autant pour l’entreprise qui ne sait pas où plus où mettre son budget marketing que les médias traditionnels. Contactez-moi, je vous fais un plan de match et on enlève une petite partie budget médias traditionnel pour le mettre entre les mains des créateurs web. Ensuite, vous pouvez réutiliser ce contenu, pour le partager ailleurs. Je ne rentrerai pas dans les détails ici, mais ça vaudrait la peine qu’on jase.